Escalier suspendu

Les propriétaires de cette maison voulaient remplacer deux échelles de meuniers qui avaient été posées « provisoirement » il y a des années. Il fallait trouver une circulation naturelle dans un espace assez restreint. Je leur ai proposé un escalier suspendu à ses barreaux de rambarde. Deux choses le rendent très aèrien : il n’y a pas de pièce de structure (limon) et les barreaux ne sont pas alignés.

Être dingue de son escalier, c’est grave ?
Cet escalier, qui dessert deux étages, nous l’avons commandé à Maël Lefrançois pour trois raisons : aucun escalier « tout fait » ne pouvait convenir, deux menuisiers s’étaient cassés les dents sur le problème (peu de place, nécessité sans doute de rouvrir des trémies, donc de refaire de la charpente, changement des sens de circulation, bref c’était vraiment compliqué) et on voulait un bel escalier qui colle à la personnalité de la maison.
On est partis en lui laissant les clefs et quand on est revenus, coup de foudre immédiat. Beau, aérien, il existe en tant qu’objet mais s’intègre si parfaitement que des amis intimes sont passés dans la pièce sans le remarquer spontanément. Depuis, on se surprend à le monter et à le descendre pour rien, juste pour le plaisir de naviguer dans son œuvre. Parce qu’au final, c’est une œuvre, une sculpture utile qui nous donne du confort et du bonheur. On a continué à le découvrir pendant des semaines, remarquant tout d’un coup une courbe, une taille particulière de marche, une finition délicate. Parce qu’en plus il extrêmement bien fini… et réalisé avec du bois local.
Merci Maël…

Nathalie Fey

Photos Frédéric CHEHU